Nerfs périphériques

Les nerfs sont formés par les axones de cellules nerveuses (l’axone est un prolongement de la cellule nerveuse). Ces axones sont ou non entourés de gaine de myéline provenant d’autres cellules : les cellules de Schawnn.

Anatomie :

Un nerf est constitué de différents éléments :

  • Axone

L’axone est une fibre nerveuse qui provient du corps cellulaire du neurone  dont la longueur varie selon la cellule de 1 mm à plus de 1 m.

  • Endonèvre

L’endonèvre est la couche la plus interne ou profonde de tissu conjonctif comprise dans un nerf périphérique.

  • Perinèvre

Chaque fascicule est entouré d’une gaine, le périnèvre.

  • Epinèvre

L’épinèvre est un tissu conjonctif lâche

  • Mésonèvre

Le mésonèvre est le tissu le plus externe entourant les troncs nerveux périphériques.

Les nerfs peuvent être classés en fonction de leur taille :

Nom                     Diamètre                          Vitesse de conduction                  Role

A alpha                13-30 μm                               80-120 m/s                      proprioception (motricité)

A béta                   6-12 μm                               35-75 m/s                           sensibilité

A delta                   1-5 μm                                 5-35 m/s                           Douleur. Température

C                            0,2-1,5 μm                          0,5-2 m/s                           Douleur. Température

Les fibres ou nerfs A alpha, A béta et A delta ont une gaine de myéline, les fibres C non.

Ils peuvent être classés par leurs fonctions :

Les fibres efférentes transportent l’information du centre vers la périphérie.

Les fibres afférentes transportent l’information de la périphérie vers le centre.

Les fibres efférentes sont composées :

  • des nerfs moteurs somatiques qui innervent la musculature striée (muscle de la motricité).
    Le muscle strié est le muscle du mouvement : le biceps, par exemple, qui permet de plier le bras ou le mollet qui permet de se mettre sur la pointe des pied ou d’appuyer sur la pédale du vélo.
  • des nerfs du système végétatif qui innervent les muscles lisses ( notamment dans les intestins), le cœur et certaines glandes.

Les fibres afférentes véhiculent les informations sensorielles. Elles sont composées de :

  • fibres myélinisées pour la sensibilité tactile (touché), proprioceptive (position d’une articulation, longueur d ‘un muscle), quelques informations douloureuses et thermiques.
  • fibres non myélinisées pour la douleur et la température.

Les fibres afférentes transportent l’information en provenance de récepteurs plus ou moins spécialisés :

    • récepteurs sensitifs : mécanocepteurs sensibles à la pression (corpuscules de Pacini, Ruffini, Meissner, cellules de Merkel) et l’étirement de la peau, des chémorécepteurs   pour le gout et l’olfaction et enfin des télécepteurs pour la vision,
    • propriocepteurs : mesures la pression et la tension dans les muscles, les articulations et les tendons (organe tendineux de Golgi, corpuscule de Pacini, de Ruffini),
    • intérocepteurs : modifiées par des modifications du milieu intérieur (barorécepteurs, chémorécepteurs)
    • Nocicepteurs :polymodaux (plusieurs types de stimuli) ou spécifiques.

Le système végétatif est composé du système orthosympathique et du système parasympathique. ces deux systèmes sont, en général, antagonistes et s’occupent de l’innervation des organes profonds (cœur, estomac, intestin, sueur de la peau,…)

Composition d’un nerf:

Les fibres afférentes et efférentes se joignent pour former des nerfs mixtes (sensitivomoteurs), nerf sciatique par exemple.

Les fibres efférentes seules forment un nerf moteur (nerf facial par exemple).

Les fibres afférentes seules forment un nerf sensitif (nerf trijumeau par exemple).

Pathologie : Les neuropathies périphériques.

Les différentes atteintes se décrivent en fonction de l’atteinte de l’axone ou non, de l’atteinte de la gaine de myéline ou non,
L’atteinte d’un nerf efférent donne des paralysies ou des parésies.
L’atteinte d’un nerf afférent donnent des troubles de la sensibilité superficielle (toucher) et/ou profonde (proprioception).
L’atteinte du système nerveux autonome donne un syndrome dysautonomique.
L’atteinte isolé des petites fibres A delta et C donne une neuropathie à petites fibres.

Exploration fonctionnelle : Les examens électrophysiologiques.

Le nerf à la propriété de conduire l’influx nerveux. L’application d’un courant électrique à  son niveau entraine la formation d’un potentiel d’action. Le recueil du potentiel nerveux (somme des potentiels d’action) à distance de la stimulation est la base de la technique de mesure des vitesses de conduction motrice et/ou sensitive.
La conduction motrice se mesure après stimulation au niveau des muscles c’est la réponse motrice.
La conduction sensitive se mesure en stimulant le nerf et en recueillant un potentiel de nerf (somme des potentiels d’action du nerf).
Ces sont parfois désagréables voir douloureux, il conviendra d’en prévenir les patients.
Les différents examens disponibles sont :

– L’électromyogramme par stimulation de nerf et également recueil de l’activité spontanée ou volontaire musculaire.
Les potentiels évoqués somesthésiques par stimulation cutanée avec recueil de la réponse à distance sur le trajet du nerf ou au niveau du crâne.
Les potentiels évoqués moteurs par stimulation transcrânienne magnétique au niveau du cortex moteur et recueil de la réponse au niveau musculaire.
Ces différentes examens permettent de définir l’atteinte neurologique en différenciant l’atteinte de l’axone (axonopathies) ou de la myéline (myélinopathies).

Axonopathies

En cas d’atteinte aiguë, par exemple un traumatisme on distingue 3 stades de lésions nerveuses :

– La neupraxie correspond à une atteinte isolé de la gaine de myéline,
– L‘axonotmésis correspond à une atteinte axonale sans rupture de la continuité,
– La neurotmésis correspond à la rupture de continuité du nerf.

En cas d’atteinte chronique, il y a peu de ralentissement de la vitesse de  conduction nerveuse mais une diminution de l’amplitude par diminution du  nombre d’axones fonctionnels. Cette diminution est longueur dépendante : plus on est à distance du système nerveux central plus la perte est importante (cf neuropathie à petites fibres et évolution polyradiculonévrite aigue).

Myélinopathies

La disparition ou l’atteinte de la gaine de myéline entraine une nette diminution des vitesses de conduction lors des examens électrophysiologiques.

Douleurs chroniques