Le syndrome du canal ulnaire au coude
Rappel anatomique
1- Nerf radial
2- vaisseaux
3-Nerf médian
4- Muscle brachial
5- Humérus
6-Nerf ulnaire
7- Olécrane
Le nerf ulnaire chemine dans la gouttière épitrochléo-olécranienne à la face interne du coude. Il entre en rapport avec :
- en dehors l’olécrane
- en dedans la bandelette épitrochléo-olécranienne (bandelette verticale sur le schéma de gauche)
- en avant l’épicondyle médial.
Après ce passage, il s’insinue entre les 2 chefs du muscle fléchisseur ulnaire du carpe, en passant sous l’arcade du chef antérieur ou épitrochléen.
Le territoire sensitif du nerf ulnaire se situe (voir schémas):
Les muscles innervés par le cubital sont :
- Muscle fléchisseur ulnaire du carpe
- Quatrième et cinquième chef du muscle fléchisseur profond des doigts
- Muscles interosseux palmaires
- Muscles interosseux dorsaux
- Troisième et quatrième muscles lombricaux
- Muscle opposant du petit doigt
- Muscle abducteur du petit doigt
- Muscle court fléchisseur du petit doigt
- Chef profond du muscle court fléchisseur du pouce
- Muscle adducteur du pouce
- Muscle court palmaire
Description du syndrome
Clinique
3 stades cliniques sont décris :
- Stade 1 : paresthésies sur le territoire sensitif du nerf associés à des douleurs remontant parfois jusqu’au coude . Les paresthésies et la douleur sont majorés par l’activité, l’appuie du coude sur un plan dur.
- Stade 2 : apparition d’une hypoesthésie associé à une atteinte des muscles modérées ( muscles cités ci dessus).
- Stade 3 : atteinte sensitive et motrice sévère avec apparition d’une amyotrophie. La pathologie peut entrainer une main en griffe cubitale (hyperextension de P1 et flexion de P2 et P3 des 4ème et 5ème doigts) .
A l’examen clinique, on peut retrouver un empâtement local, un signe de Tinel est souvent retrouvé
Examens paracliniques
- Un examen morphologique du coude est effectué pour rechercher une cause locale (radiographie et/ou échographie et/ou IRM)
- Un électromyogramme confirmera le bloc de conduction au coude.
Etiologie
Traumatiques
- Contusion directe
- Fracture et luxation du coude
- Appui prolongé (alitement, coma)
- Garrot prolongé
- Cal vicieux
- Cubitus valgus (séquelles d’un traumatisme du coude dans l’enfance mal corrigé)
Secondaires
Compressions extrinsèques
- Proliférations synoviales dans la polyarthrite rhumatoïde
- Maladie de Paget
- ostéophytes
- Kyste synoviale
- Ostéochondromatoses
Augmentation du volume du contenu
- Tumeurs nerveuses ou des parties molles
Primitives
- Terrain : insuffisance rénale, éthylisme chronique, diabète
- Sportive:
- Gymnastique
- Lancer de poids
- Tennis, baseball
- Musicien :
- Violon
- Guitare
- Activité professionnelle : travaux comportant des mouvements répétés ou forcés de flexion du coude ou travaux avec un appui prolongé sur la face postérieure du coude
- Peintre, charpentier, menuisier, plombier
- chauffeur poids lourd
- Horloger, bijoutier
- Standardiste
- Mécanicien
- Serrurier
Traitement
- Traitement médical dans les formes débutantes avec anti-inflammatoires et antalgiques, attelle nocturne du coude en extension, kinésithérapie (Exercices de glissement du nerf)
- Des infiltrations de corticoïdes peuvent être proposer
- Dans les formes sévères, la chirurgie est la seule solution :
- Section de la bandelette épitrochléo-olécranienne
- Section de l’arcade du cubital antérieur
- Parfois transposition du nerf en avant de l’épitrochlée