Névralgie du trijumeau MEDECIN ABONNE

Le nerf trijumeau (rappel anatomique), le V divisé en 3 territoire le V1, le V2 et le V3.

Territoire du nerf trujumeau. Névralgie du trijumeau

Description :

  • Il s’agit le plus souvent d’une femme de plus de 50 ans, fréquente vers 70 ans.
    La douleur est systématisée dans 1 territoire du nerf : 10% le V1, 20 % le V3, 40% le V3 et 30% plusieurs branches.
  • La douleur est violente avec une sidération du patient, elle a un caractère fulgurant avec décharges électriques, éclairs et sensation de piqûres.
  • La douleur est accompagnée de spasmes musculaires de l’hémiface douloureuse (tic de Trousseau).
  • Parfois des signes neurovégétatifs apparaissent sur le côté touché avec rougeur et larmoiement (rares).
  • La douleur survient par salves pouvant durée 1 minutes et ceux jusqu’à une dizaine de fois par jour.
  • Il existe parfois une zone gâchette qui déclenche les crises, le fait de mastiquer, rire, un effleurement de l’aile du nez peut déclencher une crise.
  • La période douloureuse dure de 4 à 6 semaines puis une phase rémission de plusieurs semaines à plusieurs mois est possible.
  • L’évolution peut se faire par une augmentation du nombre des crises avec un passage à une forme chronique possible.
  • La bonne efficacité du traitement par carbamazépine est en faveur du caractère essentielle de la névralgie.
  • Une évolution vers un fond douloureux permanents avec brulures, hypoesthésie et une diminution de sensibilité au traitement par Carbamazépine est possible. Elle signe une démyélinisation nerveuse.

Traitement :

Il est médical, et repose sur les antiépileptiques en particulier la carbamazépine à la dose de 600 mg à 1800 mg introduit progressivement.
En cas d’intolérance à ce traitement d’autres antiépileptiques sont utilisables tel que la gabapentine (800 à 3600 mg à dose progressivement croissante), l’oxcarbazépine (600 à 1200 mg). En cas d’échec la Lamotrigine peut être essayée mais de manipulation difficile. Certains centres utilisent également le Baclofène (de 60 à 80 mg par jour), en traitement adjuvant du Tegretol et/ou du Trileptal, ce qui permettrait une meilleur efficacité du traitement.
En cas d’inéfficacité (ou échappement) du traitement médical on peut proposer une thermolyse du ganglion de Gasser ou une décompression chirurgicale.
La thermolyse du ganglion de Gasser se fait par voie percutanée et est donc moins lourde que la chirurgie. Par contre les séquelles à type d’hypo ou d’anesthésie de la face sont relativement fréquentes. Une technique par compressions du ganglions par un ballonnet donne moins de séquelles mais les récidives douloureuses sont plus fréquentes.
La chirurgie consiste à lever la compression du nerf par une boucle de l’artère cérébelleuse supérieure en interposant entre nerf et artère une plaque en téflon.

Attention il existe des formes symptomatiques :

A rechercher chez le sujet jeune (Scléroses en plaques, tumeurs cérébrales, Zona), faire une IRM cérébrale.
La règle est l’absence de troubles de la sensibilité, dans le cas contraire un bilan à la recherche d’une autre pathologie (IRM Cérébrale) est nécessaire.
De même, en cas d’atteinte de plusieurs territoires d’emblée, une IRM cérébrale doit être demandée.
Les autres causes de névralgie symptomatiques sont :

  • Le syndrome de Wallenberg.
  • La syringobulbie.
  • Les tumeurs de l’angle ponto-cérébelleux.
  • Les neurinomes  ou méningiomes proches du ganglion de Gasser.
  • Un traumatisme facial
  • Une chirurgie de la face lésant le nerf.
  • Une radiothérapie.

Le traitement des formes symptomatiques inclue le traitement de la cause, associée ou non à un traitement antiépileptiques.
Ne pas négliger les soins périphériques qui peuvent augmenter la sensibilisation du nerf trijumeau (problème dentaires, troubles de l’articulé dentaire, etc…).

 

Douleurs chroniques