Indications :
– Traitement symptomatique des douleurs d’intensité légère à modérée et/ou des états fébriles.
– Rhumatisme inflammatoire chronique, rhumatisme articulaire aigu chez l’enfant.
– Traitement symptomatique des rhumatismes inflammatoires chez l’adulte.
Posologie :
Douleurs d’intensité légère à modérée et/ou états fébriles :Réservé à l’adulte et à l’enfant à partir de 30 kg (environ 9 à 15 ans).
- Adulte et enfant dont le poids est supérieur à 50 kg (à partir d’environ 15 ans) :
La posologie quotidienne maximale recommandée est de 3 g d’aspirine.
La posologie usuelle est de 500 mg, à renouveler en cas de besoin au bout de 4 heures minimum.
En cas de douleurs ou de fièvre plus intenses : 1000 mg, à renouveler en cas de besoin au bout de 4 heures minimum, sans dépasser 3 grammes par jour. - Sujet âgé :
La posologie quotidienne maximale recommandée est de 2 g d’aspirine.
La posologie usuelle est de 500 mg, à renouveler en cas de besoin au bout de 4 heures minimum.
En cas de douleurs ou de fièvre plus intenses : 1000 mg, à renouveler en cas de besoin au bout de 4 heures minimum, sans dépasser 2 grammes par jour. - Enfant de 30 à 50 kg (environ 9 à 15 ans) :
Chez l’enfant, il est impératif de respecter les posologies définies en fonction du poids de l’enfant et donc de choisir une présentation adaptée. Les âges approximatifs en fonction du poids sont donnés à titre d’information.
La dose quotidienne d’acide acétylsalicylique recommandée est d’environ 60 mg/kg/jour, à répartir en 4 ou 6 prises, soit environ 15 mg/kg toutes les 6 heures ou 10 mg/kg toutes les 4 heures.- Enfant ayant un poids de 30 à 40 kg (environ 9 à 13 ans) : la posologie est de 500 mg par prise, à renouveler si besoin au bout de 6 heures, sans dépasser 2 grammes par jour.
- Enfant ayant un poids de 41 à 50 kg (environ 12 à 15 ans) : la posologie est de 500 mg par prise, à renouveler si besoin au bout de 4 heures, sans dépasser 3 grammes par jour.
Fréquence d’administration : Les prises systématiques permettent d’éviter les oscillations de douleur ou de fièvre :
– chez l’adulte : les prises doivent être espacées d’au moins 4 heures ;
– chez l’enfant (de 30 à 50 kg, soit environ de 9 ans à 15 ans) : les prises doivent être régulièrement espacées, y compris la nuit : se conformer à la posologie spécifiée ci-dessus.
Durée de traitement : Le patient doit être informé de ne pas utiliser l’acide acétylsalicylique plus de 3 jours en cas de fièvre et de 5 jours en cas de douleurs sans l’avis d’un médecin ou d’un dentiste.
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Affections rhumatismales :
- Réservé à l’adulte et à l’enfant à partir de 20 kg.
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- Adulte :
3 à 6 g maximum par jour à répartir en 3 ou 4 prises espacées de 4 heures minimum. - Sujet âgé : la posologie sera réduite.
- Enfant (cette présentation est réservée à l’enfant à partir de 20 kg) : 50 mg/kg à 100 mg/kg maximum par jour, à répartir en 4 à 6 prises espacées de 4 heures minimum.
- Adulte :
Mode d’administration : Voie orale.
Contre-indications :
– Hypersensibilité à l’acide acétylsalicylique ou à l’un des excipients.
– Phénylcétonurie, en cas de présence d’aspartam dans la forme gallénique.
– Antécédents d’asthme provoqué par l’administration de salicylés ou de substances d’activité proche, notamment les anti-inflammatoires non stéroïdiens.
– Dernier trimestre de la grossesse (≥ 500 mg par jour et par prise) : cf Fertilité/Grossesse/Allaitement.
– Ulcère gastro-duodénal en évolution.
– Toute maladie hémorragique constitutionnelle ou acquise.
– Risque hémorragique.
– Insuffisance hépatique sévère.
– Insuffisance rénale sévère.
– Insuffisance cardiaque sévère non contrôlée.
– Association avec le méthotrexate à des doses supérieures à 15 mg/semaine (cf Interactions).
– Association avec les anticoagulants oraux lorsque l’aspirine est utilisée à fortes doses (cf Interactions), notamment dans le traitement des affections rhumatismales.
Mises en garde et précautions d’emploi :
– En cas d’association avec d’autres médicaments, pour éviter un risque de surdosage, vérifier l’absence d’acide acétylsalicylique dans la composition des autres médicaments.
– En cas d’administration à long terme de médicaments antalgiques à fortes doses, la survenue de céphalées (maux de tête)ne doit pas être traitée avec des doses plus élevées.
– L’utilisation régulière d’antalgiques, en particulier l’association d’antalgiques, peut conduire à des lésions rénales persistantes avec un risque d’insuffisance rénale.
– Des syndromes de Reye, pathologies très rares mais présentant un risque vital, ont été observés chez des enfants avec des signes d’infections virales (en particulier varicelle et épisodes d’allure grippale) et recevant de l’acide acétylsalicylique. En conséquence, l’acide acétylsalicylique ne doit être administré chez ces enfants que sur avis médical, lorsque les autres mesures ont échoué.
En cas d’apparition de vomissements persistants, de troubles de la conscience ou d’un comportement anormal, le traitement par l’acide acétylsalicylique doit être interrompu.
– Dans certains cas de forme grave de déficit en G6PD, des doses élevées d’acide acétylsalicylique ont pu provoquer des hémolyses. L’administration d’acide acétylsalicylique en cas de déficit en G6PD doit se faire sous contrôle médical.
– Chez l’enfant de moins de 1 mois, l’administration d’acide acétylsalicylique n’est justifiée que dans certaines situations relevant de la prescription médicale.
– La surveillance du traitement doit être renforcée dans les cas suivants :
- antécédents d’ulcère gastroduodénal, d’hémorragie digestive ou de gastrite ;
- insuffisance rénale ou hépatique ;
- asthme : la survenue de crise d’asthme, chez certains sujets, peut être liée à une allergie aux anti-inflammatoires non stéroïdiens ou à l’acide acétylsalicylique. Dans ce cas, ce médicament est contre-indiqué ;
- métrorragies ou ménorragies (risque d’augmentation de l’importance et de la durée des règles) ;
- utilisation d’un stérilet- Des hémorragies gastro-intestinales ou des ulcères/perforations peuvent se produire à n’importe quel moment au cours du traitement sans qu’il y ait nécessairement de symptômes préalables ou d’antécédents. Le risque relatif augmente chez le sujet âgé, le sujet de faible poids corporel, le malade soumis à un traitement anticoagulant ou antiagrégant plaquettaire (cf Interactions).
En cas d’hémorragie gastro-intestinale, interrompre immédiatement le traitement.
– Compte tenu de l’effet antiagrégant plaquettaire de l’acide acétylsalicylique, apparaissant dès les très faibles doses et persistant plusieurs jours, il convient de prévenir le patient des risques hémorragiques pouvant survenir en cas de geste chirurgical même mineur (ex : extraction dentaire).
– L’acide acétylsalicylique modifie l’uricémie (à dose antalgique, l’acide acétylsalicylique augmente l’uricémie par inhibition de l’excrétion de l’acide urique ; aux doses utilisées en rhumatologie, l’acide acétylsalicylique a un effet uricosurique).
– Une surveillance médicale particulièrement rigoureuse est indispensable pour les associations médicamenteuses suivantes (cf Interactions) :- anticoagulants oraux et aspirine à faibles doses ;
- autres anti-inflammatoires non stéroïdiens et aspirine à fortes doses (> 3g/j) ;
- antiagrégants plaquettaires, héparines parentérales, uricosuriques (benzbromarone, probénécide), antidiabétiques (insulines), diurétiques et aspirine à fortes doses (> 3g/j), glucocorticoïdes par voie générale (sauf hydrocortisone utilisée comme traitement substitutif dans la maladie d’Addison), inhibiteurs de l’enzyme de conversion et, par extrapolation, antagonistes de l’angiotensine II (pour l’aspirine à fortes doses, > 3 g/j), méthotrexate (à doses < 15 mg/semaine).
– Aux fortes doses utilisées en rhumatologie, il est recommandé de surveiller l’apparition des signes de surdosage. En cas d’apparition de bourdonnements d’oreille, de baisse de l’acuité auditive et de vertiges, les modalités de traitement devront être réévaluées.
– Chez l’enfant, il est recommandé de surveiller la salicylémie, notamment lors de la mise en route du traitement.
Interactions :
Interactions médicamenteuses :
Plusieurs substances sont impliquées dans les interactions, du fait de leurs propriétés antiagrégantes plaquettaires : l’aspirine et les AINS, la ticlopidine et le clopidogrel, le tirofiban, l’eptifibatide et l’abciximab, l’iloprost.
L’utilisation de plusieurs antiagrégants plaquettaires majore le risque de saignement, de même que leur association à l’héparine ou analogues (hirudines), aux anticoagulants oraux et aux thrombolytiques, et doit être prise en compte en maintenant une surveillance régulière, clinique et biologique.
Contre-indiquées :
– Anticoagulants oraux (pour l’aspirine à fortes doses > 3 g/j) : déplacement de l’anticoagulant oral de ses liaisons aux protéines plasmatiques.
– Méthotrexate utilisé à des doses > 15 mg/semaine : augmentation de la toxicité, notamment hématologique, du méthotrexate (diminution de la clairance rénale du méthotrexate par les anti-inflammatoires en général et déplacement du méthotrexate de sa liaison aux protéines plasmatiques par l’aspirine).
Déconseillées :
– Anticoagulants oraux (pour l’aspirine à faibles doses) : augmentation du risque hémorragique (inhibition de la fonction plaquettaire et agression de la muqueuse gastro-duodénale). Nécessité d’un contrôle, en particulier du temps de saignement.
– Autres anti-inflammatoires non stéroïdiens (pour l’aspirine à fortes doses > 3 g/j) : augmentation du risque ulcérogène et hémorragique digestif (synergie additive).
– Héparines (voie parentérale) : augmentation du risque hémorragique (inhibition de la fonction plaquettaire et agression de la muqueuse gastro-duodénale par l’aspirine). Utiliser d’autres substances que l’aspirine pour un effet antalgique et antipyrétique (paracétamol notamment).
– Uricosuriques (benzbromarone, probénécide) ; pour la benzbromarone : décrit pour des doses d’aspirine ≤ 3 g/j : diminution de l’effet uricosurique par compétition de l’élimination de l’acide urique au niveau des tubules rénaux. Utiliser un autre analgésique.
Nécessitant des précautions d’emploi :
– Antidiabétiques (insulines) : majoration de l’effet hypoglycémiant par de fortes doses d’acide acétylsalicylique (action hypoglycémiante de l’acide acétylsalicylique). Prévenir le patient et renforcer l’autosurveillance glycémique.
– Diurétiques (pour l’aspirine à fortes doses > 3 g/j) : insuffisance rénale aiguë chez le malade déshydraté (diminution de la filtration glomérulaire par diminution de la synthèse des prostaglandines rénales). Par ailleurs, réduction de l’effet antihypertenseur. Hydrater le malade ; surveiller la fonction rénale en début de traitement.
– Corticoïdes (gluco-, voie générale), sauf hydrocortisone employée comme traitement substitutif dans la maladie d’Addison : diminution de la salicylémie pendant le traitement par les corticoïdes et risque de surdosage de l’aspirine après son arrêt (augmentation de l’élimination de l’aspirine par les corticoïdes). Adaptation des doses d’aspirine pendant l’association et après l’arrêt du traitement par les glucocorticoïdes.
– Inhibiteurs de l’enzyme de conversion et par extrapolation antagonistes de l’angiotensine II (pour l’aspirine à fortes doses > 3 g/j) : insuffisance rénale aiguë chez le malade à risque (sujet âgé et/ou déshydraté) par diminution de la filtration glomérulaire par inhibition des prostaglandines vasodilatatrices due aux salicylés. Hydrater le malade ; surveiller la fonction rénale en début de traitement.
– Méthotrexate utilisé à des doses < 15 mg/semaine : augmentation de la toxicité, notamment hématologique, du méthotrexate (diminution de la clairance rénale du méthotrexate par les anti-inflammatoires en général et déplacement du méthotrexate de sa liaison aux protéines plasmatiques par l’aspirine). Contrôle hebdomadaire de l’hémogramme durant les premières semaines de l’association. Surveillance accrue en cas d’altération (même légère) de la fonction rénale, ainsi que chez le sujet âgé.
A prendre en compte :
– Dispositif intra-utérin (pour l’aspirine à fortes doses > 3 g/j) : risque (controversé) de diminution de l’efficacité des dispositifs intra-utérins.
– Topiques gastro-intestinaux (sels, oxydes et hydroxydes de magnésium, d’aluminium et de calcium) : augmentation de l’excrétion rénale de l’aspirine par alcalinisation des urines.
Grossesse et allaitement :
Grossesse :
– par mesure de précaution, il est préférable de ne pas utiliser l’acide acétylsalicylique en traitement chronique au-delà de 150 mg/j.
- L’acide acétylsalicylique à des doses ≥ 500 mg par prise et par jour, comme tous les inhibiteurs de synthèse des prostaglandines, peut exposer :
– le fœtus à une toxicité cardio-pulmonaire (avec fermeture prématurée du canal artériel et hypertension pulmonaire) et à un dysfonctionnement rénal pouvant aller jusqu’à l’insuffisance rénale avec oligohydramnios ;
-la mère et l’enfant, en fin de grossesse, à un allongement du temps de saignement. Cet effet antiagrégant peut se manifester même à très faibles doses.En conséquence : En dehors d’utilisations cardiologiques ou obstétricales extrêmement limitées, et qui justifient un avis médical et une surveillance spécialisée, tout médicament contenant de l’acide acétylsalicylique est contre-indiqué pendant le dernier trimestre de la grossesse.
Allaitement :
L’acide acétylsalicylique passant dans le lait maternel, ce médicament est déconseillé pendant l’allaitement.
Effets indésirables :
Effets gastro-intestinaux :
- douleurs abdominales ;
- hémorragies digestives patentes (hématémèse, mélæna…) ou occultes, responsables d’une anémie ferriprive. Ces hémorragies sont d’autant plus fréquentes que la posologie est plus élevée ;
- ulcères gastriques et perforations.
Effets sur le système nerveux central :
Habituellement la marque d’un surdosage :
– céphalées, vertiges ;
– sensation de baisse de l’acuité auditive ;
– bourdonnements d’oreille ;Effets hématologiques :
– syndromes hémorragiques (épistaxis, gingivorragies, purpura…) avec augmentation du temps de saignement. Cette action persiste 4 à 8 jours après arrêt de l’acide acétylsalicylique. Elle peut créer un risque hémorragique en cas d’intervention chirurgicale.
Réaction d’hypersensibilité :
Urticaire, réactions cutanées, réactions anaphylactiques, asthme, œdème de Quincke.
Syndrome de Reye
Surdosage :
L’intoxication est à craindre chez les sujets âgés et surtout chez les jeunes enfants (surdosage thérapeutique ou intoxication accidentelle fréquente) où elle peut être mortelle.
Symptômes :
Intoxication modérée :
bourdonnements d’oreille, sensation de baisse de l’acuité auditive, céphalées, vertiges, sont la marque d’un surdosage et peuvent être contrôlés par réduction de la posologie.
Intoxication sévère :
chez l’enfant, le surdosage peut être mortel à partir de 100 mg/kg en une seule prise. Les symptômes sont : fièvre, hyperventilation, cétose, alcalose respiratoire, acidose métabolique, coma, collapsus cardiovasculaire, insuffisance respiratoire, hypoglycémie importante.
Conduite d’urgence :
– Transfert immédiat en milieu hospitalier spécialisé.
– Décontamination digestive et administration de charbon activé.
– Contrôle de l’équilibre acide base.
– Diurèse alcaline permettant d’obtenir un pH urinaire entre 7,5 et 8, possibilité d’hémodialyse dans les intoxications graves.
– Traitement symptomatique.