Définition
L’association Internationale d’Etude de la Douleur (International Association for the Study of Pain – IASP) définit la douleur comme « une sensation et une expérience émotionnelle désagréable en réponse à une atteinte tissulaire réelle ou potentielle ou décrites en ces termes ».
Il est possible de distinguer trois grands types de douleur selon leur profil évolutif : douleur aiguë, douleur procédurale et douleur chronique.
La douleur aigue
Elle est lié à une atteinte tissulaire quelques soit son origine (mécanique, inflammatoire, etc..)
La douleur procédurale
Elle est liée aux soins (prise de sang, soins, mobilisation, etc...)
La douleur chronique
Elle est définit comme un syndrome multidimensionnel exprimé par la personne qui en est atteinte. Il y a douleur chronique, quelles que soient sa topographie et son intensité, lorsque la douleur présente plusieurs des caractéristiques suivantes :
- persistance ou récurrence, qui dure au-delà de ce qui est habituel pour la cause initiale présumée, notamment si la douleur évolue depuis plus de 3 mois ; réponse insuffisante au traitement ;
- détérioration significative et progressive du fait de la douleur, des capacités fonctionnelles et relationnelles du patient dans ses activités de la vie journalière, au domicile comme à l’école ou au travail.
Lorsqu’elle devient chronique, la douleur perd sa ‘finalité’ de signal d’alarme et elle devient une maladie en tant que telle qu’elle que soit son origine.
La douleur chronique est fréquemment associée à des facteurs de renforcement qui participe à son entretien comme :
- des manifestations psychopathologiques ;
- une demande insistante par le patient de recours à des médicaments ou à des procédures médicales souvent invasives, alors qu‘il déclare leur inefficacité à soulager ;
- une difficulté du patient à s’adapter à la situation.
La douleur chronique doit être appréhendée selon un modèle bio-psycho-social, sa prise en charge reposant d’abord sur une démarche évaluative puis sur un traitement, souvent multi-modal, dont l’objectif est réadapatif.
Il est possible de distinguer trois types de douleur chronique en fonction des mécanismes à l’origine de cette dernière :
- La douleur par excès de nociception est lié à la stimulation persistante et excessif des récepteurs périphériques de la douleur : les nocicepteurs.
- La douleur neuropathique est lié à une lésion ou une maladie touchant le système somato-sensoriel (système nerveux)
- La douleur dysfonctionnelle est liè à une altération des systèmes de contrôle de la douleur sans lésion identifiée.
Incidence
Prévalence
Deux études récentes estimes la prévalence de la douleur chronique à 20% de la population française(Bouhassira et al, 2008, Brefel-Courbon et al, in press).
Les causes des douleurs chroniques peuvent être diverses, avec en tête les douleurs rhumatologiques ( lombalgies, fibromyalgies, syndromes myofasciaux, arthrose, qui affectent 35-40 % de la population concernée), suivies des céphalées (20 % dans les structures spécialisées), des douleurs neuropathiques ( sclérose en plaques, zona ou douleurs post-traumatiques, post-chirurgicales) et des douleurs induites par un cancer ou son traitement.
Cout
Peu d'études sont disponibles sur le sujet. Une étude australienne estime, en 2008, un cout de la douleur chronique à 24 milliard d'euros le cout annuelle de la douleur chronique. La population australienne était à 21 450 000 individus en 2008.
Si on rapporte cette étude à la population française, avec un répartition similaire, qui comptait au 1er janvier 2017, 66 991 000 individus, on arrive à un cout global de 75 milliard d'euros par an. Ce calcul n'est pas précis mais il donne un ordre d'idée du problème de santé publique posé par la douleur chronique.