La douleur dans le cancer du sein dépend de la maladie elle-même et de son évolution locale et métastatique mais également des traitements mis en œuvre.
Vous trouverez une synthèse sur le cancer du sein sa prise en charge et son dépistage sur un révérenciel de L’HAS publié en 2015
Douleur liée au cancer.
Douleur par excès de nociception.
Liée à son caractère plus ou moins inflammatoire, son volume, sa localisation. La douleur est localisée sur le sein elle est plutôt sourde, lancinante.
Douleur neuropathique.
Liée au volume de la tumeur ou à sa localisation notamment en cas d’envahissement local de la paroi thoracique avec atteinte ou compression d’un nerf intercostal. La localisation de la douleur dans les 2 cas s’étend en général en hem ceinture thoracique.
On retrouve sa description par l’intermédiaire du Questionnaire DN4
Douleur liée aux métastases.
Les sites de métastases sont, par ordre de fréquence (HAS 2015):
- l’os, (douleur plus ou moins localisée s’aggravant la nuit soulagée par les antalgiques usuels notamment les AINS),
- le foie, (perte d’appétit, nausées ou dégout pour certains aliments, démangeaisons),
- le poumon, (essoufflement, Toux, hémoptysies, douleur thoracique),
- la peau,
- la moelle osseuse et
- le cerveau (maux de tête, vertiges, troubles de la vision, picotements, engourdissement
ou faiblesse des bras, des mains ou des jambes).
Certaines particularités sont liées au profil des tumeurs :
- les cancers lobulaires font des métastases au niveau des séreuses (estomac, ovaires) ;
- les cancers hormonosensibles font des métastases osseuses (pelvis, rachis lombaires, côtes, fémur),ganglionnaires et cutanées ;
- les tumeurs dépourvues de récepteurs hormonaux font des métastases hépatiques, pulmonaires et cérébroméningées ;
- les cancers surexprimant HER2 font des métastases cérébrales.
Douleur liée au traitement du cancer du sein.
Elles sont dans la plupart du temps d’origine neuropathique :
- Neuropathie cicatricielle liée à l’ablation de la tumeur ou à une mammectomie +/- curage ganglionnaire.
Les caractéristiques de la douleur se retrouve dans le questionnaire DN4
La topographie des douleurs est schématisée ci dessous (en vert la cicatrice, en rouge la zone douloureuse).
- Lymphœdème du membre supérieur droit liée à l’ablation des ganglions du creux axillaire.
Le membre supérieur est le siège d’un œdème persistant qui peut être douloureux. - Neuropathie cicatricielle liée à la reconstruction du sein :
Les douleurs sont également de type neuropathique, leur localisation dépendent des techniques utilisées.
Les techniques de reconstruction font appel à :- prothèses mammaires :
La localisation des douleurs dépend de la technique de pose de la prothèse: - La reconstruction mammaire par lambeaux :
- Lambeaux du muscle grand dorsal (Technique la plus utilisée actuellement)
Compte tenu de la technique la douleur est également en hémi ceinture mais son origine peut provenir de la zone de prélèvement du muscle: - Les autres techniques de reconstructions par lambeaux (grand fessier, grand droit, abdominal)sont plus rares, les séquelles douloureuses sont non répertoriées dans ce site.
- Lambeaux du muscle grand dorsal (Technique la plus utilisée actuellement)
- prothèses mammaires :
- Douleur liée à la chimiothérapie :
- Essentiellement des atteintes neurologiques prédominant en distalité et touchant souvent main et pied avec sensation de brulures, de paresthésies, de décharges électriques).
- une atteinte gynécologique est souvent présente (sécheresse vaginale) avec un retentissement sur la vie intime
Traitement de la douleur liée au cancer du sein.
En premier lieu, on rappellera que la douleur concerne un patient et que la douleur qui se chronicise obéi à un modèle bio-psycho-social. La prise en charge peut donc faire intervenir des traitements spécifiques mais parfois une prise en charge psychologique et/ou avec des méthodes de relaxation peut être très bénéfiques.
Traitement de la douleur par excès de nociception.
Elle fait appel aux médicaments antalgiques usuels classés en 3 niveaux par l’OMS (en lien)
Traitement de la douleur neuropathique.
Traitement médicamenteux :
Ce sont des traitements qui se prennent quotidiennement et qui, malheureusement, ne sont pas dénués d’effets secondaires. Ils sont parfois peu voir inefficaces.
Médicaments antidépresseurs:
- Laroxyl (amitriptyline),
- Anafranil (clomipramine),
- Effexor (venlafaxine),
- Cymbalta (duloxétine),
- Ixel (milnacipran).
Médicaments antiépileptiques:
- Neurontin (Gabapentine),
- Lyrica (prégabaline),
- Trileptal (oxcarbazépine),
- Tegretol (carbamazépine).
Traitement locaux des douleurs neuropathiques cicatricielles.
- Injection sous cicatricielle de lidocaïne (non publiée)
- Application de capsaïscine (Qutenza) sur les zones atteintes (si efficace, efficacité de plusieurs semaines à renouveler régulièrement)
- Application d’emplâtre d’anesthésie locale (Versatis) (traitement d’appoint pas plus de 12 heures par jour)
- Injection de toxine botulinique (technique en cours de développement dans certains centres)
Traitement des séquelles de chimiothérapie.
Les douleurs peuvent être traitées par des médicaments par voie générale,
Elles peuvent également répondre à l’application de capsaïcine (Qutenza).
Dans le cas particulier de l’atteinte gynécologiques, l’utilisation de traitement locale par laser semble particulièrement efficace.
Traitement des douleurs métastatiques.
On utilisera les différents types de traitement disponibles par voie générale.
Dans le cas particulier des métastases osseuses :
- Les AINS sont particulièrement efficace sur ce type de douleur
- La radiothérapie est également efficace
- Dans certains cas des techniques locales par cimentoplastie peuvent particulièrement efficace (Rachis, bassin)